Quand, animé d'un esprit patriotique, une correspondance soutenue entre le président Abdou Diouf et moi me permettait de lui suggérer des idées sur l'opportunité d'autoroutes à péage et comment impliquer les citoyens de toutes bourses dans la mise en place de telles infrastructures du futur ?

Un conseiller du Président Diouf, me recevant en son nom en 1993, m’avait dit à la fin de l’audience : « vous avez de la chance que le Président reçoive directement vos correspondances avec des idées aussi pertinentes les unes que les autres que nous ses conseillers auraient détournées, si elles transitaient par nos services, comme nos inputs personnels pour gagner des grades supérieurs !" 

J'avais en effet très tôt trouvé le moyen de lui faire parvenir directement mes idées et il me répondait aussitôt pour me retourner la politesse non sans m'encourager dans cette voie. Je n'étais pas militant de son parti et quand l'occasion se présentait, je ne manquais jamais de monter au créneau pour battre en brèche ce qui se faisait au niveau local(Bargny)par ses représentants élus. 
Pour ce qui concerne l'idée sur les autoroutes à péage, j’invitais le Président à envisager le projet en se basant sur l'emprunt public par lequel les Sénégalais seraient appelés à acheter d'avance des bons du trésor avec taux d'intérêt à déterminer pour les péages afférents aux usages autoroutiers ultérieurs, les grilles tarifaires variant en fonction des gabarits des véhicules que les futurs usagers auraient à mettre en exploitation. Dans la même optique, il importait de vendre aux plus offrants les espaces stratégiques tout au long du tracé autoroutier, destinés aux stops que seront les stations-services pour le ravitaillement en carburant et autres prestations.

Les espaces publicitaires seraient aussi des sources de financement de telles infrastructures. L'impact du paysage autoroutier quant aux retombées positives sur les localités-relais (régions, départements et communes) devaient les amener à s'acquitter de leurs parts de contribution à leur réalisation. Cette démarche préconisée devait permettre d'avoir une visibilité d'investissement endogène à même de couvrir tout ou partie des coûts estimatifs de ces voies de communication. 

Avant le démantèlement de la voie ferroviaire, j’avais aussi porté à l'attention du Président Diouf l'idée d'une exploitation du transport maritime par la Sotrac, ancêtre du Dakar Dem Dik, en joint-venture avec la Société Nationale Des Chemins De Fer Du Sénégal, SNCS, sans savoir qu'un projet dénommé"Maribus"était en dormance dans les tiroirs de la Sotrac qui agonisait à l’époque ! Du moins, c’est ce que m'avait confirmé son Directeur d'exploitation, que j'avais eu l'occasion de rencontrer dans le cadre d'une audience aux représentants des lycéens Bargnois que je conduisais pour lui remettre leurs doléances relatives aux nombreux retards des bus entre Bargny et Rufisque. Gorguez Diop 
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