"SÉNÉGAL: LE TOUT PLÉTHORIQUE!"

Arrêtons-nous à la retentissante question Erdoganesque. 
A sa descente d'avion à l'AIBD, devant serrer une forêt de mains ministérielles a son accueil, coutume obligeant  de toujours mobiliser l'important attelage  gouvernemental, le président turc saisira l'occasion de s'enquérir auprès de Mr. Macky Sall sur le nombre de ministres pour un pays comme le Sénégal de 12millions d'habitants. 
Comptant 80 millions d'habitants, la Turquie a beaucoup moins de ministres, tout comme les USA (15 départements ministériels pour 300 millions d'habitants).

A la base de cette constellation de portefeuilles et de nominations sans portefeuille, la tendance à la pléthore budgétivore remonte au président Diouf, amplifiée par Wade, moins par souci d'efficience que pour tailler sur mesure des maroquins pour les gros porteurs/porteuses de voix ayant contribué à leur élection.
En effet, munis de leur bistouri "territorialement désaménageant", Diouf et Wade auront tour à tour été les architectes de courte vue ayant ébranlé les solides bases  de ce que furent les 7 régions naturelles originelles du Sénégal post-indépendance dont les riches spécificités ethnico-culturelles et économiques se devaient de cimenter et de raffermir le vibrant tissu national autour de notre devise "UN PEUPLE-UN BUT-UNE FOI".

Le découpage territorial est hélas passe par-là pour n'engendrer qu'une pléthore d'avortons de régions, départements et communes résultant au nombre exponentiel de ministres et de députes grevant dangereusement le budget national pour des raisons purement politiciennes aux dépens d'investissements aptes à assurer une croissance saine et à améliorer les conditions socio-économiques du vaillant peuple sénégalais aujourd'hui laisse pour compte dans son écrasante majorité.
Le virus de la pléthore a aussi fini d'infecter le paysage politique et religieux aujourd'hui réduit à des haillons de partis souteneurs la plupart et a des chapelles déviant davantage des principaux axes confrériques de Tivaouane, Touba, N’Diassane et Yoff pour prêcher sur le terrain glissant d'intégrismes annonciateurs de lendemains d'incertitudes socio- religieuses !
La question Erdoganesque est par conséquent d'une pertinence qui devrait faire réfléchir sur ce que l'émiettement territorial, politique et religieux risque à terme de provoquer dans ce Sénégal qui devait tirer grandement profit d'une riche tradition de laïcité et de cousinage inter-ethnique unique.
      Gorguez