"Une école sénégalaise qui tremble" Par Mamadou Mbaye

On le constate, ce chapitre  de revendication ne traite plus les arcanes du langage de l’enseignement pur. Bien au contraire il s’en éloigne grandement. Et pour cause : le non respect des accords entre l’État et les enseignants par rapport à la recherche et aux indemnités. 
Cette situation amène un désert total dans les classes du primaire, du moyen et du secondaire. A qui la faute?

Après des séries de fuite aux examens et concours maintenant, c’est au tour des enseignants de revendiquer un droit à l’État et de fustiger le comportement de celui-ci face à cette situation par rapport à laquelle il faut se demander s’il n’est pas le principal responsable ? Ou s’il n’est pas en train de sacrifier toute une génération d’enfants pour qui l’éducation est un droit garanti par lui-même, ou encore paralyser tout un système en négligeant un droit fondamental aux enseignants ?
Là où des députés et des ministres ont des salaires qui touchent les millions n’y a-t-il pas lieu de faire un clin d’œil à l’enseignant, cadre universel dans le processus de l’éducation et de la formation des membres à tous les segments de la société.
Face à une demande qui a notre humble avis semble être légitime parce que de tous les agents de l’état bénéficiant de cette indemnité de logement qui représente la pomme de discorde entre l’état et ces enseignants, il me semble qu’ils en sont les plus méritants car ce sont les seuls prolonger leur travail à la maison pour les besoins de correction, de préparation et de recherche et malgré tout cela ils sont toujours traités en ordinaire. 
Ce n’est qu’au Sénégal qu’on constate que l’enseignant est le cousin à plaisanterie de toute la communauté, il est de tout temps taquiné dans sa vie privée comme son intimité avec plusieurs stéréotypes sur son dos et pourtant… 
Quelqu’un qui a pour charge l’éducation et la formation de ce que la Nation a de plus cher à savoir les enfants, doit au moins avoir un traitement quelque peu enviable, mais voilà aujourd’hui qu'une revendication d’augmentation d’une indemnité de logement l'oppose à l’État, son employeur qui s’entête à ne pas la lui accorder après quatre années de négociation. 
Il est vrai que comparaison n’est toujours pas raison mais personne ne me contredira sur ce point.
Il suffit de prendre l’exemple d’un député avec tous ses privilèges, ou un autre agent de l’administration de la même hiérarchie qu’un enseignant pour se rendre compte des disparités dans le traitement salarial.
Il urge, pour l’heure que l’Etat repense sa politique éducative en tenant compte d’un nouveau statut de l’enseignant et des curricula qui prennent en compte les besoins d’une bonne formation d’un nouveau type d’enseignant capable de relever les défis de la qualité de l’éducation. 
Je ne suis ni du côté des enseignants encore moins de celui de l’État, mais je pense que la situation actuelle de l’école mérite à ce que les deux parties s’asseyent autour d’une table le plus rapidement possible pour qu’une solution durable soit trouvée au bonheur des élèves et de l’École en général. 
Mamadou Mbaye