Acculé par les critiques, humilié, raillé de toutes parts, Hollande se sera débattu du
mieux qu’il aura pu pour garder avivé une mince flamme d’espoir de réélection
qui n’en finissait plus de pâlir au fil des jours.
Président
fustigé pour son manque de charisme, d’autorité, de « compétences »
ou encore son suivisme vis-à-vis des Etats-Unis en matière de politique
internationale, ses rivaux n’ont pas manqué de qualificatifs dégradants pour
désigner durant son exercice le seul Président Français de la Vème République à
n’avoir pas prétendu à un second mandat.
Dignité,
franchise ou plutôt…résignation ? Hollande ne se voyait sans doute pas dans
cette posture lorsqu’il y a à peine six mois, il donnait son accord au principe
d’organisation de Primaires dans son Parti.
Il
aura payé cher les frais de son impopularité à la limite honteuse, 4% seulement
de Français se disent satisfaits par sa gestion du pouvoir. Lui qui proclamait
face à Sarkozy en 2012 pouvoir résorber le chômage en France se retrouve avec
plus de trois millions de chômeurs.
Conditionner
sa course pour un second mandat à une augmentation du taux d’emploi ne se
révèlera être qu’un obstacle additionnel près d’une montagne d’illégitimité
qu’il s’est érigée au fil du temps.
Les
derniers prémices d’un mouvement de baisse du chômage passent inaperçus et François
Hollande ne pourra s’y accrocher lui qui, d’ailleurs, se fait lâcher petit à
petit par ses soutiens.
Christine
Taubirat, Martine Aubry, dégoûtées par un Gouvernement socialiste qui verse
dangereusement dans les idées d’extrême-droite sont parmi les plus célèbres
mais pas les premières à s’insurger contre l’attitude du Président Français.
Emmanuel
Macron, celui-là même qu’Hollande aura couvé de ses ailes contre toutes les
critiques de sa gestion du Ministère de l’Economie, quitte son mentor pour engager
sa « Marche» vers son siège.
Eprouvé,
Hollande ne sera pas au bout de ses peines : Manuel Valls son Premier
Ministre pas étranger d’ailleurs à ses performances de l’avis des observateurs,
se départit petit à petit de son leader, conscient de l’effet d’entraînement
que pourrait susciter l’impopularité de ce dernier.
Désolidarisation
en public des actions de son supérieur, critiques à peine voilées, Valls se
voit déjà paré des atours de sauveur d’une Gauche « déchirée», quitte à
pousser subrepticement Hollande vers la sortie : »
Une
trahison dont François Hollande n’aura pas attendue la concrétisation. A bout
de souffle politique, il met fin à une courte vie politique de désillusions et
de regrets.
Regrets
de la part du Peuple qu’il aura dirigé durant un quinquennat ? Pas sûr que
le projet de loi sur la déchéance de nationalité, la Loi El-Khomry promulguée à
coups de « 49-3 », ses frasques extra-conjugales ou plus récemment
ses confidences explosives dans « Un Président ne devrait pas dire
ça » soient oubliées de sitôt.