Cri du cœur pour la cause des « Enfants-Talibés »

Un véritable plaidoyer pour le règlement de la question de la mendicité des enfants au Sénégal : c’est dans ce cadre que veut s’inscrire le court métrage d’Adams Sie « Le Cheval Blanc » projeté à l'occasion du Ciné-Club organisé Jeudi 22 Décembre par la Fondation allemande « Konrad Adenauer ».
 Le Réalisateur sierra-léonais réfugié au Sénégal durant la Guerre civile dans son pays, en est à son septième ouvrage audiovisuel sur le même thème, preuve de son activisme dans cette lutte.
C’est à travers l’histoire de « Modou », excellent élève issu d’une famille polygame rurale et d’un Père démissionnaire de ses charges familiales qu’Adams Sie dépeint le drame de ces « pépites » à l’éclat trop précocement voilé.
C’est à l‘aube de sa treizième année que le personnage principal est arraché de son foyer et confié à un « maître coranique » établi à Dakar malgré l’opposition, sans effet, de sa mère.
C’est le saut dans le vide !
Maltraitance et sévices corporels dans une exploitation économique immonde sont le quotidien de Modou et de ses camarades qui font le dur apprentissage de leur vie de « Talibé » à Dakar. Une malheureuse réalité qui se révèle être la vie de ces nombreux enfants lésés de tous leurs droits et au service d’adultes véreux.
Si certains d’entre eux sont décédés tristement des suites des coups de leurs tortionnaires, d’autres victimes d’abus sexuels, quelques pauvres de ces gamins ont réellement connu la même fin tragique que Modou, mort, percuté par un automobiliste dans les rues de Dakar.
Très frappante, l’absence d’autorités publiques ou policières tout le long de l’œuvre cinématographique d’Adams Sie n’en est pas pour autant fortuite mais relève du choix du cinéaste de faire ressentir cette mollesse d’action de l’Etat contre ce fléau.
Même si ce dernier a enclenché récemment des actions pour le retrait des mendiants, adultes comme mineurs, de la rue, la question des enfants talibés demeure toujours en l’état malgré de très faibles progrès.
Et c’est sur un tableau sombre que se termine d’ailleurs ce film brillamment réussi du réalisateur sierra-léonais : plus de 30.000 sur les 50.000 enfants-Talibés recensés dans Dakar pratiquent la mendicité selon une étude.