Nous nous rapprochons lentement mais sûrement des prochaines élections Présidentielles de 2019 dont les enjeux, compte tenu des profils des candidats potentiels et des nouvelles perspectives économiques et sociales induites par les récentes découvertes et exploitations minières, sont cruciaux pour l'avenir de notre Pays.
C'est une année charnière dans l'évolution politique du Pays qui va connaître une alternance générationnelle, un Chef d'Etat relativement jeune, qui n'a pas vécu la période coloniale, aura en face de lui une opposition dirigée par des hommes et des femmes qui ont quasiment les mêmes âges, cursus et parcours politiques et professionnels que lui. La compétition politique ne devrait donc pas être idéologique, mais son objet devrait rester principalement programmatique.
Les candidats éventuels devraient donc être tenus de faire des propositions concrètes, crédibles, argumentées et publiquement discutées par médias interposées, objectivement alternatives à celles en cours pour espérer ainsi gagner la confiance et le suffrage des sénégalais qui, instruits par l’expérience qui les a suffisamment édifiés sur le fait que les politiciens les ont toujours mystifies et instrumentalises à leurs propres fins, sont maintenant devenus matures et immunisés.
Finis les discours chloroformant habituels, les achats de confiance, les fraudes, les obstructions à l'exercice du droit de vote, l'instrumentalisation de l'administration et de la Justice, les fraudes électroniques sur le fichier électoral...désormais l'électeur semble s'être résolu à avoir un comportement rationnel après avoir pendant très longtemps pratique l’émotionnel, le sentimental, l'idéologique ou l'alimentaire.
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Il sait a présent que l'essentiel, en démocratie, consiste à choisir parmi plusieurs candidats celui qui semble le plus apte à bien gérer et à développer notre Pays et nos ressources, à lui assurer l'unité, la sécurité et la défense en cas de péril.
Les hommes politiques devraient donc s'y mettre dés-à-présent pour élaborer ou affiner des programmes susceptibles de convaincre les électeurs et d'emporter leurs suffrages quel que soient leurs lieux de résidence sur le territoire national et pour éviter de circonscrire le champs de leurs activités a des débats dans la presse a longueur de journée pour se livrer à des attaques crypto-personnelles, des promesses auxquelles nul ne croit, des contes de fait, des propositions populistes et démagogiques...qui ne sont d'aucune utilité politique et qui parfois peuvent générer de coûteuses tensions sociales.
Or donc, nous sommes en période de concertations politiques. Une bonne opportunité a saisir pour mettre à l'ordre du jour l'ensemble des dysfonctionnements et manquements retenus de toutes les consultations électorales précédentes pour essayer collectivement d'y apporter les remèdes appropriés, dans l'intérêt de la consolidation de la démocratie dans notre Pays, de la sécurité, de la Paix et de la stabilité dans la sous- région.
Ne pas participer à ce dialogue équivaudrait à rater une occasion historique de participer au toilettage de tout le processus électoral comme, en son temps, le Président Abdou Diouf et son Opposition l'avaient si bien expérimenté en mettant en place un Code Électoral unanimement accepté par tous les acteurs. Et ce fut un acte fortement symbolique qui avait considérablement détendu et apaisé le climat politique.
Farba Senghor
