“L'éducation est l'arme la plus puissante
qu'on puisse utiliser pour changer le monde”
Nelson Mandela
Cette année - ci, il a été
malheureux de constater que ce que nous avons de plus cher et de plus que
rentable, en terme d'investissement, dans le long terme à savoir notre système
éducatif, est entrain d'être bafoué par un encadrement, si bien professionnellement
connu. Alors, qu’en est-il véritablement de tout cela ?
Au fait, le mercredi 5 juillet
dernier, à la grande surprise, les élèves candidats au Baccalauréat Général, au
nombre de 147 607 répartis dans 475 jurys et environ 350 centres, devant composer
pour l'épreuve du français et celle d’histoire-géographie ont été subitement
interrompus dans la matinée, sous prétexte qu'il y aurait fuites des sujets à
l'échelle nationale. Or que le signal avait été déjà donné, plus d'un mois
avant, durant les épreuves des
anticipées de philosophie de juin passé, sans qu’apparemment aucun dispositif
réparateur et préventif pour ces épreuves concernées ne soient pris. Chose
rarissime et à la fois bizarrissime au regard du processus assez complexe de
réalisation des sujets, partant de la confection à la distribution ; d'où cette
intéressante question qui taraude, en ce moment, l'esprit de pas mal de nos
concitoyens c'est à dire qui en est réellement fautif ?
C'est pourquoi, nous essayons
modestement d'apporter notre point de vue dans ce système d’équation à
plusieurs inconnus !
En effet, ce qu'il faut d'ores
déjà retenir, c'est que contrairement aux idées reçues et appréhensions de
certains, la préparation et l'organisation de tels examens sous l'égide du
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche par le biais de
l'Office du Baccalauréat, basé au sein de l’Université Cheikh Anta DIOP de
DAKAR, sont normalement soumises à un mode d'emploi très procédural voir
pointilleux. Surtout que, ces dits examens et concours restent les seuls moyens
permettant d’évaluer les élèves afin de valider leurs diplômes. Donc, la valeur
nationale et même internationale de ces derniers doit impérativement dépendre
d'une certaine crédibilité à laquelle nous devons tous fortement être attachés,
en tant qu’usagers d’abord. Ainsi, il revient au service public (l'Etat par
l'intermédiaire du Ministère concerné avec l’Office du Bac, comme organe
central) d’assurer cette garantie, sous la responsabilité, bien sûr des acteurs
légitimes de l’Éducation nationale, nous voulons nommer les enseignants, seuls
compétents dans l’évaluation des élèves et la validation de diplômes pour les
examens et les concours du même genre.
En outre, le respect d'un certain
nombre d'étapes s'avère plus que nécessaire pour tout pays qui souhaite voir
son diplôme reconnu sur le plan international. C'est dans cet ordre d'idées
qu'un processus standard assez contraignant est établi comme suit :
Nomination des
Présidents de commission d’élaboration de sujets
⇓
Désignation des concepteurs de sujets et des membres de la commission
Désignation des concepteurs de sujets et des membres de la commission
⇓
Appels de sujets
Appels de sujets
⇓
Réception des sujets
Réception des sujets
⇓
Commission d’élaboration de sujets
Commission d’élaboration de sujets
⇓
Évaluation par des professeurs d’essai
Évaluation par des professeurs d’essai
⇓
Relecture
Relecture
⇓
Validation des sujets (par le Recteur pour le baccalauréat)
Validation des sujets (par le Recteur pour le baccalauréat)
⇓
Envoi des maquettes aux académies
Envoi des maquettes aux académies
⇓
Reproduction des sujets
Reproduction des sujets
⇓
Mise sous scellés des sujets
Mise sous scellés des sujets
⇓
Organisation de l’acheminement des sujets sous scellés
Organisation de l’acheminement des sujets sous scellés
⇓
Distribution des sujets
Distribution des sujets
⇓
Permanence durant les épreuves
Permanence durant les épreuves
Maintenant, eu égard à tout ce
qui précède, on voit naturellement que tout tourne autour de l'équipe technique
de l’Office et des enseignants proprement dit. Ce qui doit obliger à avoir des
personnes respectueuses foncièrement des principes de neutralité, de probité,
de confidentialité, ainsi que celui de l’égalité de traitement des candidats et
cela de la conception des sujets, de l’organisation des examens aux membres des
jurys en passant par les enseignants ou professeurs d'essai. Malheureusement
chez nous, ayons le courage de le dire, le fatalisme est le véritable “parent riche” de notre société
; d'où cette attitude récurrente à la médecine après la mort. En illustration,
plutôt que de soigner pour de bon les racines du mal, dès les premiers signaux,
les actions sont actuellement focalisées, d'abord sur les 28 personnes
suspectes, à ce jour (élèves, étudiants, proviseurs et enseignants-professeurs)
mises aux arrêts ensuite sur le fait que les candidats étaient ce lundi 10
juillet, de nouveau appelés à composer sur les deux principales matières à
problèmes (français et Histoire - géographie). Avec, nous supposons, des sujets
élaborés et validés en un temps record et de surcroît, en moins d'une
semaine, en flagrante violation du
processus édicté. Raison, plus que valable pour douter de la qualité de telles
épreuves. Alors qu'à notre avis, il serait, à la fois beaucoup plus digne de
foi et judicieux de les renvoyer à une date ultérieure, le temps de mieux
préparer les sujets et d'orienter la
réflexion sur un autre niveau aussi bien avantgardiste que précautionniste car
rien ne justifie que ces mêmes sujets représentés étaient à l'abri de probables fuites ;
d'autant plus qu'il paraîtrait que d'autres comme les Mathématiques seraient
même touchés. Autrement dit, en repensant, tout bonnement à un autre système
répondant, tout au plus, aux normes internationales de sécurisation car “La
valeur d'un trésor réside dans son secret.” dixit la journaliste québécoise de
renom Suzanne Martel dans “Premières armes”. Secret, d'ailleurs imposé à tout
professionnel. En l'espèce, à y voir de près, nous savons que les membres de la
commission d'élaboration, les enseignants d'essai ainsi que les membres des
jurys sont tous soumis à un devoir de réserve en ce qui concerne la confidentialité
des sujets et des délibérations. De ce fait, ils ne doivent en aucun cas
divulguer leur contenu à qui que ce soit. Par ailleurs, aucun candidat ne doit
avoir connaissance, à priori des sujets
et de ses notes ou de son résultat avant d'en recevoir la notification
officielle. Tout cela, conformément aux dispositions du décret n° 95-947 du 18
octobre 1995 modifié, par le décret n° 2000-586 du 20 juillet 2000 et complété
par le décret n° 2002 - 330 du 3 Avril 2002 portant organisation du Baccalauréat
et d’autre part du Concours Général institué par le décret 61-213 du 30 Mai
1961 modifié, par le décret 61-454 du 4 Décembre 1961.
Étant donné maintenant, qu'il est
manifestement démontré que les fuites ne peuvent provenir que de l'encadrement,
en l'occurrence des enseignants et/ou des techniciens de l’Office du Bac, de
sévères sanctions doivent être infligées
aux coupables désignés pour que nul n'en n'ignore désormais, les conséquences
de tels actes afin que également que la confiance soit rétablie aussi bien
entre parents et enseignants qu'élèves et enseignants car “le secret de l'éducation réside dans le
respect de l'élève.” dixit l'essayiste-philosophe américain Ralph Waldo
Emerson. Et pour obtenir ce dit respect, l'enseignant doit être irréprochable
car étant, dès fois même sans le savoir, une référence pour l'élève.
Concernant, les élèves, en purs
produits de la société sénégalaise, cette recommandation de Serigne Touba
Cheikhoul Khadim indiquant que «Vous les jeunes pour ne pas être déshonorés
demain, il faut mettre le savoir avant toute chose » doit être leur credo, en
lieu et place d'une recherche effrénée de “l'avoir sans le savoir”, en toute
connivence avec des encadreurs éhontés pouvant hypothéquer leur avenir pour de
bon.
Qu'Allah SWT veille sur NOTRE
CHER Sénégal … Amen
Par Elhadji Daniel SO,
Président d'En Mouvement ! Défar Sénégal
Ensemble, Construisons le Sénégal !