Abusés ont sans doute dus paraître les pauvres sénégalais quand ils ont vu défiler sur leur écran de télévision ces poignées de main chaleureuses doublées de discussions joviales distribuées par le Président Macky Sall au Palais de la République.
Rien de bien surprenant puisqu’il s’agit d’un automatisme acquis à force de réception d’hôtes de
marques. Sauf que nul n’aurait deviné, du moins dans le contexte actuel, que
ces « complices » interlocuteurs de Macky Sall ne sont ni plus ni
moins que des représentants du Front « Manko Wattu Sénégal ».
Impensable aurait dit la
plupart des observateurs encore quelques semaines en arrière. La culture du dialogue n’est en effet
pas une valeur enracinée dans la mentalité politique sénégalaise.
La faute à qui ?
Nul besoin d’aller
chercher plus loin que les piédestaux de nos « leaders » politiques.
Perchés du haut des jeunes
bras de leur formation politique, dont la fougue est malheureusement mal
contrôlée et sciemment manipulée, les orateurs ne font pas planer très haut les
débats.
Entre invectives et diatribes,
parler de valorisation de la « force de l’argument » dans un tel
espace politique n’aurait pu avoir un écho favorable que si argument il y a
jamais eu.
En lieu et place, c’est à
une bataille désordonnée qu’on assiste avec comme cris de guerre des propos
plus désobligeants que dénués de sens, pains bénis de médias plus inconscients
que soucieux de distiller une information de qualité.
Une mêlée politique par
sorties médiatiques opposées qui a fini d’ancrer dans les esprits qu’aucun
terrain d’entente ne peut exister entre les antagonistes, si ce n’est celui peu
enviable de la transhumance.
Un piège qu’expérimente
peu à peu la coalition actuelle de l’Opposition, accusée par certains de
compromission avec le Pouvoir au lendemain de sa rencontre avec Macky Sall.
Les réticences en son
sein, à l’origine du report initial de l’entrevue sont d’ailleurs édifiants sur
l’état d’esprits de nos acteurs politiques, plus soucieux d’animer leur
« business » (la politique étant devenue un métier sous no cieux…),
qu’autre chose.
Quelques tours d’horloge
pour lever des désaccords qui ont envahi
la scène médiatique et étouffé le pauvre sénégalais dans cette hypertrophie du
politique des mois durant.
Un climat délétère dans
lequel semblent se plaire les hommes politiques sénégalais du Pouvoir comme de
l’Opposition et qui témoigne de la pauvreté de leur agenda politique qui,
tristement, va de pair avec celle du contribuable.
Cependant, on aura beau prier
et espérer comme toujours mais nul doute
que cette légère accalmie n’était que passagère. Le ballet recommence de plus
belle en attendant sa prochaine exacerbation à l’occasion des campagnes législatives.